Tiques & Co. – petits monstres, grand danger

Chaque année, les premiers rayons du soleil printanier font sortir les êtres humains et les animaux de leurs quartiers d'hiver. Enfin, la promenade avec le chien ou la balade à cheval redevient un plaisir. Mais attention: Avec les températures à la hausse, un danger se cache dans le sous-bois, à savoir les tiques. Outre les moustiques et les mouches, elles comptent parmi les espèces animales responsables de maladies transmises par vecteurs.



Les maladies transmises par vecteurs sont causées par des bactéries, des parasites et des virus. Ces derniers sont transmis par des vecteurs (transmetteurs) qui sucent du sang, tels que les tiques, les moustiques, certaines espèces de mouches, etc. Les maladies transmises par les tiques sont la borréliose, la babésiose, l'encéphalite à tiques (FSME, méningite), l'ehrlichiose, la tularémie et la rickettsiose. La leishmaniose et la dirofilariose sont transmises par des moustiques.

Les trois espèces principales de tiques sont la rhipicephalus sanguineus (tique du chien), la dermacentor reticulatus (tique de la forêt alluvienne) et l'ixodes ricinus (tique du mouton). La tique du chien et la tique de la forêt alluvienne se sentent plutôt à l'aise dans un climat chaud. Toutefois, on observe une tendance de déplacement vers le nord: On les rencontre actuellement dans presque tous les pays européens. La tique du mouton préfère un climat plus frais, raison pour laquelle elle a toujours été présente en Europe Centrale et du Nord. Le climat méditerranéen est trop chaud pour cette espèce. Apparemment, d'autres vecteurs tels que des espèces de mouches et de moustiques se déplacent également vers le nord. Comme par exemple les moustiques culicoides qui transmettent la maladie de la langue bleue.
Toutes ces maladies existent déjà depuis longtemps, mais on constate que le nombre de contaminations augmente depuis ces dernières années, surtout chez le chien et le chat. D'une part, le réchauffement climatique pourrait en être à l'origine: Avec des températures plus chaudes, les vecteurs et, avec eux, les agents pathogènes, se déplacent vers le nord. D'autre part, le nombre croissant de voyages vers des destinations plus exotiques et en compagnie d'animaux joue également un rôle important.

La plupart des maladies décrites sont incurables. D'où l'extrême importance d'une bonne protection, comme par exemple un médicament ou un collier anti-tiques/moustiques.


La borréliose
La borréliose (maladie de Lyme) est une maladie provoquée par des espèces bactériennes (spirochètes) qui appartiennent au complexe borrelia burgdorferi. La maladie est transmise par la tique du mouton, une tique de l'espèce ixodidae. Les bactéries peuvent infecter le cerveau, les articulations, tous les organes et les tissus internes. Seule une partie des animaux infectés développe effectivement des symptômes cliniques.

Les symptômes cliniques chez le chien sont la fièvre, la boiterie, l'apathie, le gonflement des ganglions et la fatigue, rarement aussi des changements comportementaux, des crises, une méningite, des problèmes rénaux, une arythmie cardiaque et des problèmes de reproduction. Chez le cheval, les symptômes peuvent être un avortement, une fourbure, une perte de poids, plus rarement des changements neurologiques (méningite) et la cécité (inflammation oculaire).

L'ehrlichiose (anaplasmose)
L'ehrlichiose est une maladie transmise par les tiques (tique du chien) et survient à l'échelle mondiale (surtout dans les zones tropicales, subtropicales et dans la région méditerranéenne). Des bactéries (intracellulaire stricte) de l'espèce ehrlichia, qui se trouvent dans les cellules, sont à l'origine de la maladie. Les agents pathogènes peuvent survivre jusqu'à cinq mois dans les tiques. Certains anaplasmes sont également transmis par la tique du mouton (ixodes).

Les symptômes chez l'animal infecté sont souvent non spécifiques et variés. Un manque de globules blanc (leucopénie) et de plaquettes sanguines (thrombocytopénie) est constaté en raison de la présence des agents pathogènes sur les globules blancs. Le tableau clinique aigu présente de la fièvre, une dépression, l'essoufflement (dyspnée), le manque d'appétit et la perte de poids. Plus tard, on constate un gonflement des ganglions, une augmentation du volume de la rate/du foie, des hémorragies, des saignements du nez, des œdèmes; des changements au niveau des yeux et des symptômes neurologiques sont aussi probables. L'infection est souvent aggravée par des maladies supplémentaires.

Les infections par ehrlichia chez l'être humain existent, mais très certainement uniquement par transmission via les tiques. Une transmission du chien à l'être humain est improbable. Auparavant, cette maladie était considérée comme typique pour les voyages. Aujourd'hui, cette tique se propage probablement aussi en Suisse et en Allemagne.

La rickettsiose (fièvre boutonneuse)
La rickettsiose est également une maladie causée par des bactéries. Les chiens sont surtout touchés par la fièvre boutonneuse des Montagnes Rocheuses et par celle de la Méditerranée (anglais: Mediterranean spotted fever). La fièvre boutonneuse des Montagnes Rocheuses (USA, Amérique Centrale et du Sud) est transmise par plusieurs tiques différentes. La fièvre boutonneuse de la Méditerranée (Europe du Sud, Moyen-Orient, Afrique du Sud) est principalement transmise par la tique du chien.

Le tableau clinique chez le chien varie, les symptômes suivants peuvent être observés: fièvre, perte d'appétit (anorexie), apathie, immobilisme, œdèmes, gonflement des ganglions, changements neurologiques, hémorragies pétéchiales (petites taches rouges) ainsi que, parfois, les rougeurs caractéristiques chez l'être humain.

Hormis les chiens et l'être humain, d'autres mammifères sont également touchés par la rickettsiose (chats, bœufs, moutons, chèvres, rongeurs, ruminants sauvages, chevaux).

La tularémie (fièvre du lapin)
La bactérie Francisella tularensis est à l'origine de la maladie. L'agent pathogène est transmis par des parasites suceurs de sang qui vivent sur la surface du corps, comme par exemple les moustiques, les puces, les poux, les punaises, les acariens ou les tiques. L'infection est suivie d'une septicémie (l'agent pathogène se propage dans l'ensemble du corps par le sang). Les animaux sont faibles, ont de la fièvre, une fréquence respiratoire élevée et un manque de comportement de fuite. Les ganglions sont gonfles et le volume de la rate est élevé. Les lagomorphes décèdent généralement en l'espace de quatre à treize jours d'une septicémie. Les autres espèces animales sont moins vulnérables ou résistantes. Dans les rares cas d'infection du chien, il peut y avoir des symptômes ressemblant notamment à la maladie de Carré.

La babésiose
La babésiose est une maladie causée par des protozoaires parasitant (parasites unicellulaires) du genre babésia, qui envahissent les globules rouges. Les parasites détruisent ces globules et, par conséquent, causent une anémie hémolytique et la jaunisse. La maladie est souvent grave. La transmission des parasites du genre babésia a lieu par les tiques de la famille ixodidae (tique du mouton). Il y a de nombreuses espèces différentes de parasites du genre babésia, qui provoquent la maladie chez les différents animaux.

L'intensité des symptômes cliniques (p. ex. fièvre, apathie, faiblesse, urine sanglante, collapsus circulatoire, défaillance organique multiple) varient d'un genre babésia à l'autre.


La leishmaniose
L'agent pathogène principal de la leishmaniose est leishmania infantum, un parasite sanguin faisant partie des protozoaires. Ces parasites ont besoin de deux hôtes pour leur développement: un hôte insecte (le phlébotome) et un hôte vertébré (p. ex. le chien). La leishmaniose canine est une grave maladie chronique présente dans la région méditerranéenne, en Asie et en Amérique Latine, mais qui est également présumée au Tessin. Les chiens importés sont souvent touchés par la maladie. Elle peut également être importée en tant que mauvais «souvenir de vacances». Le tableau clinique est variable et va de modifications cutanées ou oculaires aux saignements de nez et à la diarrhée, en passant par la perte de poids, le gonflement des ganglions et la boiterie. Les modifications cutanées «en forme de lunettes» autour des yeux sont une caractéristique typique de la maladie.


La dirofilariose (maladie des vers du coeur)
La dirofilariose est une maladie grave, causée par des ascarides (nématodes: dirofilaria immitis). L'agent pathogène a besoin de deux hôtes pour se développer: un hôte insecte (moustique) et un hôte vertébré (chien). L'agent pathogène (larves de vers) est transmis par piqûre de moustique. Dans le chien, les larves se déplacent à travers les tissus puis les vers adultes se regroupent finalement dans le ventricule cardiaque droit et dans les artères pulmonaires. En raison de la localisation des vers dans le cœur, les symptômes cliniques apparaissant des mois voire des années après l'infection sont la faiblesse, la toux, la perte de poids, l'augmentation du volume du cœur, le choc et la mort soudaine.

La dirofilariose n'est pas indigène et est, par conséquent, une maladie typique de voyage qui est malheureusement parfois emportée à la maison.


L'encéphalite à tiques (FSME)
Il s'agit d'une méningite et d'une encéphalite causée par un virus (Flaviviridae), qui provoque une maladie fatale, surtout chez l'être humain. L'agent pathogène est transmis par les tiques de l'espèce ixodes (tique du mouton). Les ruminants sauvages tels que le cerf ou le chevreuil développent des anticorps dans le sang, mais ne présentent pas de tableau clinique. Des anticorps ont également été retrouvés chez le cheval.

De rares cas sont décrits chez le chien avec de la fièvre, des troubles de la conscience, des paralysies et des défaillances des nerfs crâniens. Les chiens ne sont toutefois pas très réceptifs. Etant donné que les infections d'êtres humains ont augmenté ces derniers temps, il faut également s'attendre à une augmentation des infections chez le chien et éventuellement chez le cheval. Il n'existe pas de vaccin pour les chiens (ni pour d'autres animaux).

 
Prévention contre les tiques

Les agents pathogènes à l'origine de la borréliose et de l'encéphalite à tiques sont transmis à l'hôte petit-à-petit lors d'une morsure de tique. Si la tique est enlevée correctement dans les 24 heures, le risque est considérablement réduit.

Comment vous protéger dans la nature:

  • Lors de promenades ou de travaux de jardinage, portez des pantalons longs et des pulls à longues manches de couleur claire. Cela permet de découvrir plus rapidement une tique à la recherche de l'endroit idéal pour une morsure.
  • Lors de promenades, évitez l'herbe haute ou le sous-bois, car ce sont les endroits privilégiés des tiques.

Ce que vous devriez faire en revenant de l'extérieur:

  • Contrôlez soigneusement vos habits et secouez-les bien.
  • Prenez une douche et contrôlez votre corps. Pour une morsure, les tiques ont besoin de peau fine. C'est pourquoi, leurs zones privilégiées sont les creux des genoux, l'aine, la naissance des cheveux et l'arrière des oreilles.
  • Brossez soigneusement le pelage de votre animal de compagnie après chaque sortie. Les tiques peuvent facilement se cacher chez les races aux poils longs. Les chats aussi devraient être contrôlés après chaque balade en plein air.
  • Les tiques déjà remplies de sang peuvent être enlevées avec une carte à tiques ou une pince à tiques spéciale. Tourner légèrement la tique en l'enlevant. Cela réduit le risque d'arracher une partie de la mandibule qui resterait ainsi dans la peau.


Source: weltdertiere.ch

 

1. Emerging arthropod-borne diseases of companion animals in Europe. Beugnet F, Marié JL. Vet Parasitol. 2009 Aug 26;163(4): 298-305.

2. Vector-borne diseases in humans and animals: activities of the Swiss Tropical Institute and risks for Switzerland. Zinsstag J, Schelling E. Schweiz Arch Tierheilkd. 2003 Dec;145(12): 559-66, 568-9.

3. Canine ehrlichiosis. Skotarczak B. Ann Agric Environ Med. 2003;10(2): 137-41.

4. Seroprevalence of anti-Borrelia burgdorferi antibodies in dogs and horses in Turkey. Bhide M, Yilmaz Z, Golcu E, Torun S, Mikula I. Ann Agric Environ Med. 2008 Jun;15(1): 85-90.

5. Pathologic Bassis of Veterinary Disease, M.McGavin, J. Zachary, Elsevier, ISBN 978-0-323-02870-7

6. Medizinische Mikrobiologie, Infektions- und Seuchenlehre, Michael Rolle, Anton Mayr. 8. Auflage. Enke Verlag, Stuttgart 2006, ISBN 978-3-8304-1060-7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autre source:
www.medizin-aspekte.de, www.wikipedia.org